Il y a des sujets qu’on préférerait ne pas aborder. Parce qu’ils sont sensibles, inconfortables, parce qu’ils nous obligent à regarder en face ce qui fait mal.
Mais le silence n’a jamais protégé personne.
Et dans ce cas précis, il pourrait même coûter des vies.
Récemment, une enquête publiée par The Guardian a mis en lumière les pratiques d’un collectif prônant l’accouchement non assisté comme acte de souveraineté ultime. Un collectif qui a bâti son influence sur les réseaux sociaux en glorifiant une naissance sans filet, sans accompagnement, sans compromis.
Et pourtant, derrière les récits “d'empowerment”, on découvre une réalité bien plus sombre : des bébés morts, des femmes en détresse, des familles isolées, piégées dans une logique de toute-puissance et de déni du risque.
Alors j’ai eu besoin d’écrire. De raconter. De replacer les choses dans leur contexte. Parce que moi aussi, j’ai envisagé un accouchement non assisté. Parce que je comprends profondément ce qui pousse certaines femmes à le choisir.
Mais je refuse que l'on confonde liberté et abandon.
Accoucher seule : un cri ou un choix ?
De plus en plus de femmes envisagent de donner naissance seules. Non pas par provocation. Pas par idéologie. Mais parce qu’elles ne trouvent pas d’espace où se sentir en sécurité, entendues, respectées.
Elles fuient un système qui les a abîmées. Qui leur a arraché leur dignité, parfois leur accouchement.
Elles n’ont plus confiance. Et je les comprends.
En tant que sage-femme, je sais aussi que certaines prennent cette décision par défaut, parce qu’elles n’ont pas trouvé de sage-femme disponible. Parce que les AAD sont de plus en plus difficile a encadré notamment en France où les Sages Femmes autonomes sont suspendues très rapidement sans aucune plaintes de parents, souvent sans raisons valables. Parce qu’on a rétréci tellement fort les marges du possible que pour certaines, il ne reste plus que le vide.
Mais ce vide, ce n’est pas un choix libre.
C’est un abandon du système il faut le dire!
L’autre extrême : quand la souveraineté devient dogme
L’enquête du Guardian met en lumière un autre danger. Celui de la dérive.
Quand on fait de la naissance une idéologie.
Quand des femmes sont encouragées à refuser toute aide médicale, même en cas de détresse.
Quand on efface les voix qui racontent les complications, les regrets, les drames.
Quand on dit à une femme que si son bébé meurt, c’est qu’elle n’était pas assez “alignée”.
Ce n’est plus de la sororité. C’est une prison.
Et ce n’est pas parce que l’hôpital a failli, que toutes les options deviennent équivalentes.
L’autonomie n’est pas l’absence de responsabilité.
La physiologie est puissante, oui, mais elle n’est pas magique.
Accompagner sans imposer. S’informer sans glorifier.
Ce que je défends, ce n’est pas le contrôle.
Ce n’est pas l’intervention à tout prix.
C’est une naissance accompagnée, informée, choisie.
Une naissance où la sage-femme connaît les signes d’alerte. Où l’intuition est écoutée, mais pas instrumentalisée.
Où on peut poser un cadre clair, sécurisant, même quand le projet sort des clous.
Oui, je suis pour la liberté. Mais pas au prix du silence.
Oui, je suis pour la puissance. Mais pas au prix du mensonge.
Et maintenant, qu'est ce qu'on peut faire?
Tout d'abord arrête de nier le problème.
Arrête de jeter la pierre aux femmes qui fuient un système violent.
Arrête de mettre dans le même sac les accouchements non assistés, les accouchements à domicile, et les dérives sectaires.
Et construire des alternatives, des espaces de respect.
Des Sages-Femmes authentiques.
Des lieux où on peut accompagner sans dominer.
Des professionnels qui savent quand agir. Et surtout, quand ne pas le faire.
Parce que ce n’est pas à nous d’imposer.
Mais c’est à nous de tendre la main.
Tu es sage-femme et tu as envie de rejoindre le village authentique. une communauté où nous nous retrouvons pour nous relier échanger grandir ensemble! parce que seule on a difficile mais ensemble on peut tout changer!
si tu veux nous rejoindre le lien est ici